Apprendre à gérer ses émotions : l'intelligence émotionnelle
Gérer ses émotions n'est pas simple, et c'est bien normal ! Aperçu d'un programme d'intelligence émotionnelle pour mieux les appréhender.
Baptiste Cheramy Préparateur Mental
10/29/20243 min read
Dans le monde du sport, mais aussi dans d'autres milieux, les émotions sont perçues comme mauvaises pour la performance. S'il est vrai que gérer son trop-plein d'émotions peut être un véritable casse-tête, il faut d'abord revoir nos conceptions et considérer qu'une émotion n'est ni bonne ni mauvaise : c'est la manière avec laquelle nous allons l'aborder et l'utiliser qui va être importante. L'intelligence émotionnelle a pour objectif de mieux gérer ses émotions. De manière plus précise, elle fait référence aux capacités d'identifier, de comprendre, d'exprimer/d'écouter, de réguler et d'utiliser ses émotions, mais aussi celles des autres. Voici ces 5 composantes expliquées un peu plus en détail :
1.IDENTIFIER : c'est la base même de l'intelligence émotionnelle. Sans être capable de reconnaître les signes et symptômes de mon émotion, il est compliqué d'aller plus loin. L'identification, c'est être capable de percevoir une émotion, que ce soit chez soi ou chez les autres, lorsqu'elle apparaît. Il faut donc apprendre à se connaître soi-même, et pourquoi pas ses coéquipiers pour aller plus loin. Pour cela, il faut assimiler des signes physiques (boule au ventre, picotements, etc.) et/ou psychologiques (pensées négatives, rumination, etc.) à une ou plusieurs émotions. Par exemple, je sais que lorsque je suis triste pendant un match, je me sens mou (signe physique) et j'ai envie d'abandonner (signe psychologique).
2.COMPRENDRE les causes et les conséquences des émotions, et savoir également distinguer les facteurs de déclenchement des causes. Ici, l'objectif est de mieux comprendre pourquoi telle émotion m'envahit. Par exemple, pourquoi je me mets en colère ? Une cause probable pourrait être que mon adversaire triche et me vole des points. Pour aller plus loin, si je cherche à savoir ce qui déclenche cela, je peux en arriver à la conclusion que c'est parce que l'injustice m'indigne que je me mets dans cet état. Cela nous renvoie ainsi directement à notre propre connaissance de nous-même et de nos valeurs. La conséquence de cette colère pourrait être que je me crispe et que je commence à mal jouer, mais une autre conséquence pourrait être que la colère m'active, me permette de mettre plus d'intensité et donc de mieux jouer. C'est pourquoi il est aussi important de bien se connaître pour savoir quelles émotions vont pouvoir m'être utiles dans ma performance, et à l'inverse lesquelles vont me déstabiliser.
3.EXPRIMER/ECOUTER : il s'agit de dire efficacement aux autres ce que l'on ressent, mais aussi d'être capable d'écouter d'autres personnes parler de leurs émotions.
4.REGULER ses émotions lorsqu'elles ne sont pas appropriées au contexte. Par exemple, lorsque je me mets en colère, je me tends et je joue mal. Je vais donc chercher à revenir à mon état "initial". Pour cela, je vais chercher à me calmer, à me relaxer. Réguler ou gérer ses émotions, c'est un peu comme piocher dans sa boite à outils. Je peux utiliser des méthodes de relaxation, de visualisation, ou bien de discours interne : tout dépend de ce que je veux faire.
5.UTILISER ses émotions à son avantage, c'est aller plus loin que simplement vouloir réduire l'impact qu'elles peuvent avoir sur notre mental. Ici, l'objectif est de tirer parti d'émotions qui dans certains cas peuvent être utiles à la performance. Si l'on reprend l'exemple de la colère, chez certaines personnes, cette émotion va impacter de manière positive leur niveau de jeu. D'ailleurs, certaines études ont démontré qu'effectivement, la colère ayant un impact physiologique, notamment sur le débit sanguin, elle pouvait ainsi accroître les performances. Il est donc possible pour certaines personnes de moduler leur état en implémentant volontairement des émotions qui leur seront utiles.